Il y a de cela quelques années maintenant j'avais un projet de roman thriller/horreur (comprenez par là: un mélange de policier sombre et d'horreur dans toute sa dimension fantastique) qui avait pour titre Échos.
Comme beaucoup de projets, celui-ci m'a tenu pendant des années avant que je comprenne que je ne m'y prenais pas de la bonne façon: trop d'inconnu•e•s pour une histoire qui se devait d'être réglée comme du papier à musique. J'étais satisfait de mon prologue en revanche, j'avais au moins réussi cela.
Puis la réalité m'a rattrapé: on ne peut pas prétendre écrire une intrigue comme celle-ci sans un minimum de préparation et de volonté. Publier en quasi simultané n'aide pas non plus à se sentir serein dans l'écriture et relève presque du suicidaire (tiens en voilà un sujet à développer dans un autre article).
Ce projet a donc fini sa vie dans un coin du disque dur en attendant d'avoir assez de recul pour éventuellement m'y remettre (je ne désespère pas, cela finira par arriver). Et puis il y avait Malleus Maleficarum.
L'univers d'Échos est très ouvert, je l'avais conçu comme pouvant être une sorte d'univers central dans lequel pouvait arriver n'importe quoi ayant trait au fantastique, à la science-fiction et en ce sens j'avais d'ailleurs publié une courte nouvelle où les univers d'Échos et Alan Wake (jeu vidéo) entraient en collision: nouvelle Alan sur LeConteur.fr.
Ce titre a quelque chose de pertinent et évocateur pour celles et ceux qui s'intéressent de près à la sorcellerie puisqu'il signifie littéralement Le Marteau des Sorcières. Publié à la toute fin du XVe siècle par deux inquisiteurs de l'Ordre des Prêcheurs (Wiki), il s'agit du titre d'un ensemble de traités destinés à guider la détection, établir des repères dans la lutte contre la sorcellerie lancée par le Vatican au travers du décret publié par le Pape Innocent VIII le 5 décembre 1584. Si ce sujet vous intéresse, je vous invite à consulter l'article Wikipédia.
Vous l'avez donc compris, Malleus Maleficarum traitera de sorcellerie, de religion et d'un rapport particulier au monde de l'ésotérisme et du surnaturel. Au travers de ce projet, c'est un peu du monde d'Échos que j'essaie de préserver et si les deux histoires sont belles et bien totalement indépendantes, leur cohabitation dans un seul et même univers est une réalité.
Malleus laisse une plus large part au fantastique que l'histoire d'Echos qui se concentre sur une histoire ancrée dans le réel dans lequel des éléments étranges apparaissent progressivement.
Pour cette nouvelle histoire, je suis allé plus loin encore que pour Utopia (pour cette histoire j'avais appliqué la méthode flocon seulement). Pour rappel, la méthode flocon est une méthode de travail du plan qui permet d'établir une cohérence dans le récit général et dans l'articulation des idées ; pour schématiser, on peut représenter ce développement comme un arbre dont la première étape formerait le tronc se développant à chaque nouvelle étape en une nouvelle succession de branches.
Je me suis donc appliqué à employer une fois encore cette méthode qui -pour moi en tout cas- est presque devenue indispensable dans les textes qui ne sont pas destinés à être des nouvelles ou autres textes courts.
J'ai également suivi la méthode proposée sur le blog Destination Futur (par Jeremie Lebrunet) et basée sur l'exposé par John Truby dans son livre "Anatomie du scénario". C'est l'auteur Samantha Bailly qui au travers de sa chaîne YouTube m'a fait découvrir cet ouvrage.
Cette méthode-ci permet de développer en 22 étapes les axes principaux d'une histoire (plus ou moins, car toutes ne sont pas à appliquer bêtement, mais j'y reviendrais dans un autre billet). Concrètement, j'avoue m'être posé des questions auxquelles je n'avais pas pensé au préalable concernant le déroulé de Malleus, j'avais des réponses en tête pour presque l'ensemble des 22 étapes, mais quelques-unes m'ont obligé à me creuser un peu la cervelle.
Le bilan de ce travail amène le constat suivant: je me sens préparé correctement avec toutes les cartes en main pour écrire sereinement et sans trop de difficulté je l'espère. Les axes sont définis, les rebondissements aussi, il ne me reste normalement plus qu'à noircir les pages et atteindre l'objectif que je me suis fixé de huit chapitres (comme pour Utopia, mais cette fois-ci, promis, l'histoire sera complète).
Pour terminer ce billet sur une note d'optimisme, je me dis que rien n'est plus simple que d'écrire durant un camp (ou débuter durant un tel événement), car l'avantage certain est de ne pas être seul tout en ayant cet objectif qui nous taraude et nous encourage à poursuivre l'écriture coûte que coûte !
Pour le moment, je ne me fixe pas d'objectif chiffré si ce n'est que l'histoire devra être terminée pour le printemps 2018 au plus tard dans son premier jet.
À bientôt !