Bates Motel
Après la disparition étrange de son mari, Norma Bates décide de reconstruire sa vie loin de l’Arizona dans la petite ville côtière de White Pine Bay en Oregon avec pour seul ancrâge son fils de 17 ans, Norman. Pensant pouvoir tout recommencer, elle acquiert un manoir sur la côte, surplombant le motel qu’elle a décidé de reprendre et remettre à flot.
La relation entre Norma et Norman dégage pourtant quelque chose d’étrange, une proximité dérangeante qui se trouvera démultipliée lorsqu’un tragique événement bouleversera à nouveau la vie pas si tranquille de la belle veuve et son fils.
Bates Motel (2013) :
— Format: 42 minutes, 16/9, couleurs
— Distribution : Norma Bates (Vera Farmiga), Norman Bates (Freddie Highmore), Dylan Massett (Max Thieriot)
— Production : Anthony Cipriano (Créateur)
** Spoilers **
La série s’inspire librement des grands noms du suspense et du thriller old school en combinant habilement clichés de carte postale terribles vérités. Une chose est sûre, si les Bates ont bel et bien leur lot de secrets et sombres vérités, White Pine est sans doute la ville où ils sont le plus à même de les enterrer.
La première chose qui vous frappera est la maison… Qui n’est que l’identique d’un film bien connu signé du grand Hitchcock.
Vous l’aurez compris, rien n’est à prendre à la légère dans Bates Motel, chaque détail à son importance et si l’on devine facilement que rien n’est jamais tout blanc ou tout noir, on devine très facilement que les petits secrets des habitants ne dureront pas éternellement.
Tout commence donc avec Norman, un adolescent timide et renfermé surprotégé par sa mère qui n’a de cesse de repousser les limites de leur relation (à tel point que l’on devine facilement que le choix du prénom du garçon n’était pas anodin).
Premier jour de lycée, premier contact avec son professeur de littérature et ses camarades de lycée qui trouvent tout de même le moyen de le dévergonder dès le premier épisode. La tentation prend la forme de Bradley Martin, jeune adolescente idolâtrée dans le petit univers scolaire de White Pine. Une virée banale qui fait prendre conscience au nouveau venu de l’exclusion permanente qu’il s’inflige, de cette prison qu’est la relation de dépendance qu’il entretient avec sa mère Nora.
Mais tout aurait pu se passer comme il fallait si l’ancien propriétaire du Motel, Keith Summers qui ne digère toujours pas que le bien saisi par la banque soit aux mains d’une étrangère, n’avait pas déicide de s’en prendre à la nouvelle propriétaire.
Une scène de violence explicite met en avant la terreur et le dégout que matérialise Summers ; un homme au comble du vice, alcoolique et trempé jusqu’aux os dans des « affaires ».
Norman tout juste rentré de la fête surprend la scène et accorde à l’agresseur un coup mérité en pleine tête qui l’étourdit.
Si en soit, la scène n’est pas allée trop loin, la violence du comportement de Keith ne peut que susciter la compassion pour Norma, qui n’y voit qu’un parallèle de plus dans sa vie déjà bien triste. En revanche la violence qui s’empare d’elle quand l’agresseur se ressaisie et lui balance « Dis-le que tu as aimé ça » tour-à-tour surprend, fait dire « ouais ben, il l’a cherché la quand même » et finalement « mais attends voir, son mari mort au début… ». Des questions qui évidemment resteront sans réponse dans cet épisode.
Les coups de couteaux s’enchainent dans le cadavre du visiteur qui n’a plus rien de vivant…
Toujours est-il que pour finir, la froideur qui ressort de Norma quant à la dissimulation du crime qu’elle commet laisse supposé que derrière ce visage de frêle veuve sommeille la folie et la violence.
Cacher le cadavre devient un affaire de famille et le motel encore totalement insalubre juste à côté de la maison semble l’endroit tout indiqué pour cacher le corps sans vie dans l’ancien propriétaire des lieux. Une nuit où effacer les dernières traces du crime devient un jeu urgent : il faut arracher la moquette tâchée par le corps ensanglanté de la victime qui va finalement lever un premier voile sur les petits secrets cachés les habitants de la ville : un carnet dissimulé sous celle-ci atterrie dans les mains de Norman…
Bates Motel séduit par son esthétique, son casting vraiment bon et une intrigue au croisement de Psychose et Twin Peaks le tout servi par une bande originale soignée et intrigante à souhait.
Une série à conseiller, disponible en France sur Netflix.